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Claude Jade, née Claude Marcelle Jorré, le 8 octobre 1948 à Dijon et décédée le 1 décembre 2006 à Boulogne-Billancourt, est une actrice française.

Biographie[]

Enfance et carrière sur les planches[]

Issue d'une famille d'universitaires protestants, elle reçut une bonne éducation. Dès septembre 1963, elle obtint l'autorisation de se présenter au concours d'entrée au Conservatoire de Dijon, elle n'avait pas 15 ans, et fut reçue première à ce concours, grâce à son interprétation du Coq et du Renard de La Fontaine ainsi que du poème de Paul Verlaine Après trois ans. (« j'ai toujours eu le théâtre dans le sang (…) Mon père sentait que c'était vraiment chez moi une vocation impérieuse, il m'aida dans toute la mesure de ses moyens »). Dès cette date, elle conjugua les études normales et le théâtre. Automne 1966, le bac en poche, et ayant obtenu "le 1er prix de Comédie", (« En comédie moderne, je choisis une scène de Ondine de Jean Giraudoux; en classique je fus Mlle Argante dans la comédie de Marivaux le Dénouement imprévu ») elle part à Paris et devient une élève de Jean-Laurent Cochet au Théâtre Édouard VII, elle suivra ses cours pendant plus d'un an. À cette époque, J-L Cochet était secondé par d'autres professeurs : Mme Béatrix Dussane donne des cours de poésie une matinée par semaine, Odette Laure donne des cours d'expression corporelle et de yoga, Mme Mary Marquet enseigne la poésie. Parallèlement, Claude Jade fait ses premiers pas à la télévision, entre autres dans le feuilleton Les Oiseaux rares de Jean Dewever.

Truffaut[]

En juin 1967, elle est engagée au Théâtre Moderne (aujourd'hui Théâtre de Paris) elle interprète chez Sacha Pitoëff, comédien et metteur en scène, le rôle de Frida dans Henri IV de Luigi Pirandello. François Truffaut l'y découvre (Danielle Darrieux à ses débuts dira-t-il) et lui propose le rôle de Christine Darbon dans Baisers volés, début janvier 1968. Le film rend Claude Jade (en partenaire d'Antoine Doinel alias Jean-Pierre Léaud) célèbre et est au départ de l'amour entre l'actrice et le cinéaste. Christine est tour à tour celle que courtise Antoine Doinel dans Baisers volés, puis celle avec qui il se marie dans Domicile conjugal (1970) et celle dont il se sépare dans L'Amour en fuite (1978). Elle est sage et naïve dans Baisers volés, douce et amère dans Domicile conjugal, indépendante et déterminée dans L'Amour en fuite, son personnage change et évolue au fur et à mesure que les épisodes passent, avec une justesse troublante, vers plus de gravité et d'amertume. Il est intéressant de suivre son évolution sur les 10 ans que dure cette trilogie (1968-1978).

Truffaut à qui elle doit le surnom de « petite fiancée du cinéma français » songe à l'épouser et demande très cérémonieusement sa main à ses parents, mais revient sur sa décision au dernier moment ; elle sut pardonner, et ils devinrent d'indéfectibles amis.

Truffaut écrivait en 1971 à son co-scénariste Jean-Loup Dabadie d'engager Claude Jade pour jouer Camille Bliss dans Une belle fille comme moi, mais étant trop jeune pour ce rôle, c'est finalement Bernadette Lafont, de dix ans son aînée qui le jouera; par la suite il ne fit pas de grands efforts pour la faire tourner dans des films sortant du « cycle Doinel ». Claude Jade dira, non sans humour « Je crois qu'au fond il n'avait pas envie de me sortir du tiroir Doinel…»

Claude Jade était toute proche de représenter la pureté absolue, la grâce, le naturel et la simplicité : « Les critiques reconnurent mon travail, ils écrivirent que j'avais de l'élégance, que j'étais pure et belle… »[1].

Hitchcock[]

Claude Jade Topaz

Claude Jade et Frederick Stafford dans L'Étau d'Alfred Hitchcock

Alfred Hitchcock s'apprête à tourner une superproduction américaine, dont une partie de la distribution devait être française. Claude Jade raconte que François Truffaut l'a mise en rapport avec lui: « Mes parents étant anglicistes je n'avais aucun problème pour m'exprimer en anglais » Hitchcock demanda à la rencontrer à Paris: « Il trouva que j'avais l'accent britannique (…) Il était fidèle à un certain type de femme, et ça a aussi joué en ma faveur ». Deux jours plus tard elle était engagée officiellement, et le 8 octobre 1968, (« Mon premier jour de tournage avec le "maître du suspens" eut bien lieu très exactement le jour de mon vingtième anniversaire ») Claude Jade tourne L'Étau avec Alfred Hitchcock , elle incarne Michèle Picard, la fille d'un agent secret, (Frederick Stafford) jeune femme mariée avec un journaliste (Michel Subor). Les acteurs français engagés dans ce film sont : Dany Robin, Michel Piccoli, Michel Subor, Philippe Noiret et Claude Jade. Les différentes scènes du film furent tournées en Allemagne de l'ouest, à Copenhague, New York, Washington, Paris et aux studios Universal à Los Angeles[2].

Dans les premières scènes du film elle jouait une jeune femme sereine et insouciante, (O, I love the cubans, they are so wild), par la suite son rôle évolue dramatiquement vers la peur : dans une scène Michèle (Jade) monte l'escalier chez l'espion Jarré; la porte palière de l'appartement est restée entrouverte, de la fenêtre, Michèle voit un cadavre tombé sur le toit d'une voiture garée dans la cour… Frissons… Elle reconnaîtra la chance extraordinaire d'avoir pu tourner avec Alfred Hitchcock, mais dira n'avoir pas pu profiter de cette rencontre professionnelle comme elle l'aurait fait si elle avait eu davantage de métier et d'expérience et qu'avec dix ans de plus elle en aurait retiré davantage. Truffaut disait d'elle : « Claude Jade pourrait être la fille clandestine de Grace Kelly ».

C'était une correspondance aimable d'après le tournage, entre autres les aveux pour Claude en Australie : Cher Claude…Avez-vous sauté dans la poche d'un kangourou pour faire le tour de ville? Si c'est le cas, vous avez dû avoir une promenade très cahotante. Affectueusement, Hitch ou au temps de mariage en 1972 Chère Claude, mes plus chaleureuses félicitations à l'occasion de votre mariage dont le faire-part vient de me parvenir. Efforcez-vous d'être fidèle que possible à votre mari. Cordialement, Hitch.

De Molinaro à Mocky et à la télé[]

Début 1969, Édouard Molinaro l'engage pour le rôle de Manette, la délicieuse fiancée de Jacques Brel dans Mon oncle Benjamin: sa jolie frimousse, son espièglerie, ses sourires font fondre Brel; mais Manette n'est pas une écervelée, bien au contraire, c'est une fille qui a du caractère, qui sait ce qu'elle veut et cela se voit. C'est le cinquième film de Claude Jade (« ce rôle de Manette fut pour moi un très joli cadeau ») Ce film est devenu un classique du genre et est servi par une belle distribution: entre autres, Rosy Varte, Bernard Blier, Bernard Alane, Paul Préboist, Lyne Chardonnet, Paul Frankeur, Armand Mestral, Robert Dalban, Alfred Adam etc. Le scénario du film est adapté du roman de Claude Tillier pamphlétaire bourguignon du XIXe siècle. Le film fut tourné en Bourgogne (le pays de Claude Jade) à Vézelay et aux environs de Corbigny. La toute dernière scène se tournera en forêt de Rambouillet dans la vallée de Chevreuse.

Avec son départ elle jouait les "jeunes femmes sages", mais quelquefois la garce. Dans Le Bateau sur l'herbe (1970) elle est Éléonore, une jeune fille "odieuse" entre deux amis (Jean-Pierre Cassel et John McEnery). Le personnage incarné par Claude Jade n'est pas foncièrement antipathique : sans doute entre-t-il dans son jeu un peu de coquetterie, un peu de perfidie, la tentation instinctive d'une jeune fille qui est jolie de vouloir être désirée par tous les hommes, l'un d'eux fut-il l'ami le plus cher de son amant. Dans Le Malin plaisir (1974) la ravissante Julie, une jolie femme sans scrupule, qui séduit dans son "nid de serpent" un écrivain (Jacques Weber). Dans Les feux de la Chandeleur (1972) elle joue le rôle de Laura, fille de notaire (Jean Rochefort) et étudiante en médecine face à une mère suffragette hystérique (Annie Girardot). Laura est la fiancée de Marc (Bernard Fresson). Les portraits cinématographiques sont suivis en 1978 par les rôles charmants comme sa douce Dominique dans Le Pion joué par Henri Guybet écrivain à ses heures, mais écrivain de talent.

Outre Hitchcock, Truffaut et Molinaro, elle tourne également avec d'autres grands réalisateurs comme André Hunebelle Sous le signe de Monte-Cristo, (1968) c'est une version contemporaine très librement adaptée de l'œuvre d'Alexandre Dumas, et de l'aveu même de Claude Jade, ce n'est pas un chef-d’œuvre, mais quelle distribution : Pierre Brasseur, Raymond Pellegrin, Michel Auclair, et la jeune Anny Duperey entre autres ; chez Denys de La Patellière elle joue la pure Françoise en partenaire de Robert Hossein dans Prêtres interdits (1973), avec Serguei Youtkhevitch elle incarne Inès Armand dans Lénine à Paris (1980), avec Pierre Schoendoerffer la jeune avocate Valouin, qui sauve avec la veuve Nicole Garcia L'Honneur d'un capitaine (1982) et enfin avec Jean-Pierre Mocky, la lesbienne Caroline, dont Michel Serrault sauve l'héritage, dans Bonsoir (1992).

Claude Jade tourne beaucoup pour la télévision. Avec les années 1960 et par rapport aux générations précédentes, la télévision devient un moyen pour beaucoup de jeunes comédiens de débuter, de progresser dans le métier qu'ils ont choisi, et d'accéder ainsi au cinéma, voire au théâtre. Claude Jade fait partie de ceux-là. Dès décembre 1966, alors qu'elle n'est élève chez Jean-Laurent Cochet que depuis deux mois, elle jouera à la télévision en professionnelle, avant de jouer au théâtre, qui, à cette époque là, est sa priorité absolue. Elle est engagée pour de petits rôles dans des téléfilms ou des séries télévisées [3]: Rosette dans Prunelle (1966/67); ou Liliane dans Allo Police (1967) où, comme elle le dit, elle fait surtout partie du décor, même si elle a un peu de texte. Mais elle-même est surprise par ce départ si rapide: « je me suis donné trois ans pour faire quelque chose, pas trois mois » Ses débuts sont suivi par un rôle plus marquant dans le feuilleton Les oiseaux rares (1967) de Jean Dewever, dans lequel elle joue Sylvie Massonneau, une des cinq filles d'Anna Gaylor et Guy Saint-Jean.

Après son passage à la Compagnie Pitoëff puis sa rencontre avec Truffaut, les rôles et les engagements deviendront plus nombreux et surtout plus intéressants. Elle tournera une série télévisée, Mauregard (1968) produite par Claude de Givray, co-scénariste de Baisers volés, et qui connaîtra de sérieux retard, suite aux évènement de mai. Là elle joue l'orpheline Françoise marié à Maxence (Richard Leduc), et Truffaut lui dit en plaisantant : « Avec tes grands yeux bleus, tu pourrais jouer les deux orphelines à toi toute seule ». Puis les rôles se succèdent, à la télévision comme au cinéma « les engagements s'enchaînaient d'eux mêmes, et je n'en étais pas vraiment surprise ». En 1969, Jean-Christophe Averty (« C'est un fou de télévision qui a du génie ») lui confie pour les fêtes de Noël le rôle d'Héléna dans le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare qu'il a lui-même traduit. Fin 1971, elle tourne une féerie prévue pour le 31 décembre Shéhérazade (dont elle joue le rôle), de Jules Supervielle réalisée par Pierre Badel. Puis ce fut Le Château perdu (1972), que réalise François Chatel, où elle joue le rôle de Louise de La Vallière, la jeune favorite de Louis XIV. Elle enchaîna la même année avec le téléfilm que réalisait Philippe Arnal La Mandragore d'après la pièce de Machiavelli (où elle joue le rôle de la belle Lucrèce, et est magnifique de beauté coiffée de la résille créée spécialement pour Liz Taylor dans la "Mégère Apprivoisée"). Puis ce furent entre autres le rôle d'Hélène, jeune femme sans scrupules, dans Malaventure (1974); le rôle de Penny Vanderwood dans Les Robots pensants (1975); l'infirmière Blanche aux côté de Michel Bouquet dans Les Anneaux de Bicêtre (1976); le rôle de Lucile Desmoulins dans la série Les amours sous la révolution (1977), etc.

Claude Jade obtient une grande popularité avec le feuilleton L'Île aux trente cercueils (1979) réalisé par Marcel Cravenne d'après la très belle adaptation du roman de Maurice Leblanc: C’est Claude Jade qui interprète le personnage central de l’histoire, Véronique d'Hergemont, lequel apparaît de façon presque continue dans l’intégralité des six épisodes (« En fait, sur les cinq mois qu'a duré le tournage, il n'y a qu'une seule journée où mon nom ne figurait pas au plan de travail »). À elle la dure tâche de soutenir l’histoire sur ses épaules, surtout au milieu de l’intrigue où elle se retrouve souvent seule à l’image. L'histoire se déroule en 1917 pendant la Première Guerre mondiale. Ses recherches vont la conduire en Bretagne sur la piste de son père et de son fils qui, alors que tout le monde les croyait morts, s'étaient réfugiés sur l'île de Sarek, plus connue dans la région comme l'Île aux Trente Cercueils. Dès son arrivée, le cauchemar commence. Des messages énigmatiques, une prophétie effrayante, la terreur superstitieuse des habitants de l'île, des morts brutales… Véronique se retrouve bientôt seule sur l'île, sans moyen de s'enfuir. Jusqu'à ce qu'elle découvre la vérité…

À Moscou puis, plus tard à Nicosie, ainsi qu'à son retour en France, elle continuera de tourner séries, feuilletons et téléfilms.

Le 4 décembre 1972, Claude Jade se marie ; elle épouse un jeune attaché culturel d'ambassade connu auparavant lors d'un déplacement à Rio (Brésil). En 1976, ils auront un fils, Pierre. Elle tournera moins régulièrement ensuite.

Vedette internationale[]

En 1968, dans la foulée de L’Étau, Universal Pictures lui offrit un contrat exclusif de sept ans, qu'elle n'accepta pas car elle ne voulait pas perdre sa liberté et supporter la contrainte de ne travailler que pour les Américains : « Je suis française, je tenais à pouvoir jouer dans ma langue et à vivre chez moi, auprès de ceux que j'aime. J'ai donc refusé ». On lui proposa alors un contrat sans exclusivité, par lequel elle ne devait être à la disposition du studio que pour un film par an, sur une durée de sept ans, ce qu'elle accepta. Mais le contrat fut annulé faute de propositions, et pendant une crise financière de Universal, comme les contrats de Katharine Ross, Joanna Shimkus et de Tina Aumont. L'expérience américaine de Claude Jade demeurera unique… Tony Richardson l'engage pour le rôle de Romola de Pulszky, femme de Vaslav Nijinski, en partenaire de Rudolf Noureev et de Paul Scofield, mais le projet Nijinsky's Life, écrit par Edward Albee et produit par Albert R. Broccoli et Harry Saltzman, n'est pas réalisé.

En 1969, juste après L’Étau d'Hitchcock, elle tourne en Belgique dans le rôle de l'héroïne, Cécile une jeune enseignante dans Le Témoin de la réalisatrice Anne Walter; en 1972 dans Home sweet Home (La fête à Jules) du réalisateur Benoit Lamy, elle joue Claire, une infirmière autoritaire, qui s'humanise au contact d'un jeune assistant social, joué par Jacques Perrin. En 1975 elle joue le double rôle d'Anne et de Juliette dans Le Choix du réalisateur Jacques Faber. Claude Jade apprécie avec ces trois films le cinéma belge. Elle tourne aussi trois films en Italie; une jeune détective dans Number one de Gianni Buffardi (1973); le rôle de Tiffany, une jeune photographe et détective amateur aux côtés et dans les bras de Frederick Stafford (son père de L'étau) dans Meurtres à Rome de German Lorente (1974); puis, Maria Térésa, jeune femme mal mariée à un homme impuissant, dans Une spirale de brume de Eriprando Visconti (1977); ainsi qu'un film au Japon avec le réalisateur japonais Kei Kumai Le Cap du nord (1975), où elle joue en japonais, la religieuse sœur Marie-Thérèse, une missionnaire suisse; un film en Allemagne (Evelyne, l'héroïne fragile dans Rendezvous in Paris); et dans deux films soviétiques en URSS: Lénine à Paris et Téhéran 43.

Moscou[]

Début 1980, Claude Jade venant juste de terminer une émission de télévision (Antenne à Francis Perrin, dans laquelle elle est sa partenaire dans des extraits de Jean de la Lune et de On ne badine pas avec l'amour) rejoint son mari nommé en poste à Moscou (URSS). Elle y restera trois ans « la décision ne fut pas facile à prendre » dira-t-elle… Peu de temps après son arrivée, le producteur français Georges Cheyko, qui allait commencer le tournage d'un grand film, en coproduction avec les Russes, l'engage pour tourner dans Téhéran 43 des réalisateurs russes Alexandre Alov et Vladimir Naoumov ; ce sera son premier film soviétique. C'est une histoire d'espionnage complexe; elle y jouera le rôle de Françoise, la jeune maîtresse d'un ancien espion travaillant pour les nazis. La jeune femme charmante tend un piège à ce nazi. Le tournage durera 11 mois et se déroulera à New York, Paris, et aux studios de Moscou (Mosfilm). Dans la distribution occidentale, on retrouvera, entre autres, Alain Delon et le grand acteur allemand Curd Jurgens.

Le grand réalisateur russe Sergueï Youtkevitch, ayant appris qu'elle vivait à Moscou, lui propose (« Il savait que j'avais tourné avec Hitchcock, et Truffaut ») de jouer le rôle d'Inès Armand, la maîtresse de Lénine, dans son film Lénine à Paris ; ce sera son second film soviétique. (Nota: Il n'était pas possible pour le personnage officiel de Lénine d'aimer Inès Armand au cinéma. Le scénario contenait initialement une scène d'amour avec "Inessa" qui sera supprimée. Le régime soviétique appliquant la censure, a interdit cette scène. Dans le film le jeune bolchevik Trofimov, tombe amoureux d'Inès Armand). Le film fut tourné à Moscou et à Paris. Claude Jade dit : «  j'ai tourné mon rôle en français et en russe ». Serguei Youtkevitch lui dédicacera sa biographie qu'il vient de recevoir, par ces mots en français : « À une très grande actrice, Claude Jade avec l'admiration, très amicalement. S.Y. Paris-Moscou 1980 ».

Pendant cet « exil » moscovite, elle n'en continue pas moins de revenir en France et de tourner des téléfilms : Nous ne l'avons pas assez aimée (elle incarne Gisèle, une femme schizophrène); La Grotte aux loups (dans le rôle de Solange, institutrice et détective amateur) ; Treize (Claire, la femme de Michel Creton); le double rôle de Lise et Laura, où elle est, à deux époques différentes, l'épouse de Michel Auclair etc. En 1981, c'est une comédie du réalisateur Michel Nerval Le bahut va craquer où elle jouera une prof de philo un peu pimbêche, avec, entre autres, Michel Galabru et Darry Cowl. En 1982, une réalisatrice allemande, Gabi Kubach, lui confie le rôle d'Evelyn, une jeune femme fragile et fantasque, qui s'éprend d'un Américain dans Rendezvous in Paris. Le film a été tourné en Tchécoslovaquie, dans les Sudètes et à Prague.

Claude Jade va faire une jolie balade dans ses souvenirs au temps de l'Union soviétique. Parmi eux, le séjour en Arménie avec un groupe de Français, dont l’écrivain Georges Conchon et l’ancien ministre Georges Gorse reste un souvenir mémorable « tant la vodka coulait à flots et les toasts en l’honneur de l’amitié franco-arménienne s’enchaînaient… »

Nicosie[]

En été 1982, après trois années passées à Moscou, son mari fut nommé conseiller culturel à Nicosie (Chypre). Claude Jade rejoint son mari et s'installe à Nicosie pour trois ans. C'est lors de cette période qu'elle tournera L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. En 1983, reprise par le théâtre, (qu'elle n'a jamais abandonné), elle joue les Exilés de James Joyce, au théâtre des Célestins de Lyon; mise en scène de Jean Meyer. En février 1984, elle revient à Paris afin de répéter la pièce Le Faiseur d'après Balzac, qu'elle jouera quelques semaines plus tard (ce sera sa cinquième et dernière pièce avec Jean Meyer aux Célestins de Lyon.) Elle en profitera pour aller voir François Truffaut chez lui, où il était déjà très malade. À cette date, il croyait pouvoir guérir. « Il m'a paru très confiant; ou était-ce une manière élégante de me cacher la vérité sur son état? » Quelque temps après, elle tourne un feuilleton franco-italien : Ma fille, mes femmes et moi (4 épisodes tournés à Rome et dans le nord de l'Italie) elle y retrouvera l'excellent Jacques Dufilho. Puis un téléfilm français : Une petite fille dans les tournesols (prix de la Société des Auteurs), du réalisateur Bernard Férie, tourné à Auch dans le Gers. Elle y joue le rôle de Marelle, une jeune femme recherchant son mari disparu. (Bruno Pradal).

C'est à Nicosie le 22 octobre 1984 qu'elle apprendra le décès de François Truffaut: « La mort de François fut la première d'une longue liste d'êtres chers à mon cœur, et curieusement ma vie n'a plus été la même ». Invitée par Jeanne Moreau, Claude Jade fit le voyage de Nicosie à Cannes pour l'hommage que le cinéma rendait à François Truffaut en 1985. Une grande partie des interprètes de ses films se retrouva sur la scène du Palais des Festivals pour la projection du film de Claude de Givray Vivement Truffaut et pour une grande photo de famille. Outre Jeanne Moreau et Claude Jade, se trouvaient là : Delphine Seyrig, Brigitte Fossey, Bernadette Lafont, Fanny Ardant, Marie Dubois, Jacqueline Bisset, Catherine Deneuve, Jean-Pierre Léaud, Gérard Depardieu, Charles Denner, Charles Aznavour, Henri Garcin, Jean-Claude Brialy, Jean-Pierre Aumont… Bref, un casting de rêve pour tout réalisateur.

Retour[]

Fin 1985, après six années d’« exil », (« je suis sûre que ma carrière en a pâti ») elle se réinstalle à Paris. À son retour, elle demeurera active tant dans le théâtre que pour la télévision. Cependant, elle semblera éprouver des difficultés pour retrouver une place dans le cinéma. Après quatre années d'interruption cinématographique, en 1986 René Féret, réalisateur et comédien, lui offre le rôle ambigu d'Alice, la sœur de Charles Elaine, (René Féret), dans un film policier, L'Homme qui n'était pas là. Elle est entourée d'acteurs et d'actrices comme Sabine Haudepin, Valérie Stroh, Georges Descrières, Jacques Dufilho… La même année, elle revient au théâtre et accepte de jouer une pièce de Vladimir Volkoff, L’Interrogatoire mise en scène de Christian Alers; elle y joue l'épouse d'un officier allemand dont les Américains veulent obtenir les aveux. La pièce est jouée à Paris. À la même période, Claude Jade raconte une anecdote plutôt surprenante : elle est contactée par Daniel Cohn-Bendit qui souhaite la connaître. Il s'intéressait à l'œuvre de François Truffaut (qu'il avait rencontré lors de l'Affaire Langlois en 1968). Il avait le projet de réaliser un film et voulait y retrouver les interprètes du cycle Doinel, pour jouer leur propre rôle. Son projet n'eut pas de suite…

Pendant l'été 1987, Claude Jade s'envole pour la Guadeloupe; elle va tourner avec le réalisateur d'origine iranienne Iradj Azimi Le radeau de la Méduse où elle jouera le rôle de Reine Schmaltz, la femme du futur gouverneur du Sénégal, une mondaine charmante, totalement inconsciente de la tragédie qui se joue. Le titre du film est le nom d'un célèbre tableau du peintre Géricault. La base de ce film a pour origine une histoire vraie; le naufrage de la frégate La Méduse en 1816, au large des côtes du Sénégal et les événements dramatiques qui suivirent. Dans ce film elle est entourée par une kyrielle d'acteurs talentueux dont Jean Yanne, Daniel Mesguich, Philippe Laudenbach, Laurent Terzieff, Rufus, Jean Desailly etc. Remarque: ce film a eu presque autant de malheurs que son sujet; retards liés aux réglages des prises de vues, intempéries multiples, (dont le célèbre cyclone Hugo) qui obligeront à refaire les décors, puis problèmes de financement, ainsi que des problèmes de distribution viendront retarder sa sortie qui n'arrivera qu'en 1998. Une version longue pour la télévision (3x90mn) aurait été prévue, mais reste à ce jour inédite.

Cette même année, elle tourne dans un feuilleton télévisé Le grand secret du réalisateur Jacques Trébouta, d'après un roman de René Barjavel et un scénario d'André Cayatte. Elle y incarne Suzan Frend, l'épouse mystérieuse de Claude Rich. Puis un film Qui sont mes juges? d’André Thierry (ce film, où elle joue la femme d'un truck-driver, joué par le rugbyman Jean-Pierre Rives, ne sera pas distribué et demeure inédit). Au printemps 1988, elle joue dans un très long feuilleton de 30 épisodes La tête en l'air réalisé par Marlène Bertin et diffusé en 1993. Elle y joue le rôle de Sylvie, une ancienne danseuse, mère d’une fille (Valérie Karsenti) passionnée d'aviation. À la rentrée suivante, on la retrouve dans une pièce de théâtre, écrite par Catherine Decours, pour le bicentenaire de la Révolution française Régulus 93 ou la véritable histoire du Citoyen Haudaudine; mise en scène de Jean-Luc Tardieu qui dirige l'espace 44 à Nantes. Elle y est, dans le rôle de la marquise de Bonchamps, entourée de comédiens comme Bruno Pradal, Geneviève Fontanel, Liliane Sorval, Michel Leroyer, Michel Fortin

Les années 1990 et 2000[]

En 1989, elle tourne un feuilleton Fleur bleue, réalisé par Jean-Pierre Ronssin. La même année, elle se retrouve à Douai, car le réalisateur Charles Bitsch (un ami de jeunesse de Truffaut) lui demande de jouer dans son téléfilm Au bonheur des autres le rôle d'Agnès, une petite ménagère mariée à un représentant (Roger Mirmont). Puis, en 1990, elle tourne avec Stéphane Bertin L'Éternité devant soi ; dans l'épisode Windows de la série américaine Le Voyageur, elle joue le rôle de Monique, la voisine mystérieuse. Avec les années 1990, elle se fera plus rare sur le grand écran. En 1991, elle joue pour le cinéma le rôle très amusant de Gabrielle Martin, douce mère de Jules (Guillaume de Tonquedec) et femme trompée par son mari (Philippe Khorsand), dans Tableau d'honneur du réalisateur Charles Némès. La même année, elle accepte de jouer une comédie de Julien Vartet Un château au Portugal à Paris, au studio des Champs Élysées, mise en scène de Idriss. C'est une pièce de Boulevard. Le metteur en scène Jean Maisonnave l'engage en 1992 pour jouer à l'Athénéum de Dijon une pièce plus intellectuelle de Michel Vinaver Dissident il va sans dire, pièce qui met en scène, dans un immeuble à loyer modéré, Hélène et son fils drogué. Cette même année, elle joue la lesbienne Caroline aux côtés de Michel Serrault et Corinne Le Poulain dans Bonsoir.

Le réalisateur Jean-Daniel Verhaeghe lui propose en 1993 de jouer dans l'excellent téléfilm qu'il prépare, Eugènie Grandet, adapté d'un roman de Balzac, le rôle de Lucienne des Grassins, mère empressée d'un des prétendants d'Eugénie. Les comédiens qui l'entourent sont des comédiens de talent comme Jean Carmet, Dominique Labourier, Bernard Haller, Pierre Vernier, Alexandra London… Ce téléfilm a été tourné dans la vieille ville du Mans et aux alentours de Saumur. En 1994 elle est engagée par le réalisateur Jacques Richard pour jouer dans Porté disparu le rôle d'Hélène femme de Jacques (Georges Claisse) disparu depuis 20 ans, et remariée à Eric (Jean Barney). Après quelques séries; Navarro, Julie Lescaut… Elle joue en 1995 dans un téléfilm écrit d'après le dernier scénario de François Truffaut Belle Epoque du réalisateur Gavin Millar. À noter que l'on retrouve dans ce téléfilm beaucoup d'acteurs ayant joué dans des films de Truffaut: André Dussollier, Sabine Haudepin, Helen Scott (amie d'Hitchcock et de Truffaut, Claude Jade l'a connue en 1968) et Jeanne Moreau en récitante…

Depuis le début des années 1990, Claude Jade joue moins, non par choix mais parce que les propositions et les engagements se font moins nombreux : « Quand j'ai débuté, j'ai eu tant de facilité, que je ne pensais pas qu'il pût y avoir des lendemains incertains. Ils existent bel et bien » Dans les années qui suivent, elle connaît des périodes d'inactivité forcée, tant dans le cinéma qu'à la télévision ou au théâtre, où les propositions ne se bousculent pas: « La majorité des actrices ont presque toutes connu dans leur carrière des hauts et des bas, moins flagrants chez leurs camarades masculins » Ce sont des moments difficiles à vivre d'autant plus que son métier c’est sa vocation. Elle n'en analyse pas moins lucidement son métier de comédienne : « Pour une femme particulièrement, c'est un métier difficile, car, avec l'âge l'emploi change, et les beaux rôles se raréfient (…) Il faut pouvoir et savoir attendre qu'un metteur en scène fasse appel à vous (…) L'âge peut être un handicap… »[4]

Mais si elle souffre beaucoup de cet état de chose, si la télévision, le cinéma, le théâtre, ne lui offrent rien d'intéressant et la boudent momentanément, c'est pendant ces années où, se trouvant au creux de la vague, elle enregistre des dramatiques radiophoniques et des contes pour enfants (elle s'y était déjà essayée en 1976), notamment à France Culture, et même faire des lectures publiques, à Paris comme en Corse, (elle conservera cette habitude jusqu'à la fin). En 1997, elle joue la veuve de la victime, Mme Marquis, dans un téléfilm Un enfant au soleil de Gilles Béhat, faisant partie de la série Inspecteur Moretti ; en 1998, dans Mémoire perdue, un épisode de la série policière Une femme d'honneur, elle joue Madeleine Trobert, la mère d'une fille kidnappée.

De 1998 à 2000, elle joue dans un très long feuilleton télévisé Cap des Pins créé par Nicolas Cohen, dont elle est l'héroïne centrale, Anna Chantreuil, mariée à Gérard (Paul Barge); en 1999, elle tournera dans un court-métrage La rampe scénario sur la drogue de Santiago Otheguy: elle est très touchante, dans le rôle d’une femme d’une cinquantaine d’année, souffrant de dépendances à l’alcool et montant avec difficultés les escaliers pour rentrer chez elle en se cachant de ses voisins.

Jean Daniel Verhaeghe lui propose en 2000 de tourner en République tchèque (qu'elle a connue lors de son « exil moscovite » : c'était alors la Tchécoslovaquie) dans Sans Famille d'après Hector Malot, qu'il réalise pour les fêtes de Noël. En septembre 2001, elle remonte sur les planches à Paris, au Nouveau Théâtre Mouffetard, pour jouer le rôle de Marie Sodérini, la mère de Lorenzaccio, mise en scène adaptée d'Alfred de Musset par Henri Lazarini, Lorenzaccio, une conspiration en 1537. En 2003, elle tourne un court-métrage A San Remo de Julien Donada; puis des séries : en 2004 La Crim' (Armande de Montcourtet dans Le secret), puis en 2005 Groupe flag (Emma Nazarov dans Vrai ou faux).

Après cinq ans d'absence, elle revient au théâtre en février 2006, dans une belle pièce de Jacques Rampal, mise en scène de l'auteur, Célimène et le Cardinal quelle interprète avec Patrick Préjean, et qui met en scène les deux personnages principaux du Misanthrope de Molière : Célimène devenue une belle femme de 40 ans faisant face à Alceste, devenu cardinal, joué au théâtre du Lucernaire à Paris. Claude Jade devait reprendre cette pièce en 2007.

Le Figaro du 8 mars 2006 écrit : Claude Jade, qu’on est heureux de retrouver, est très bien en épouse provocatrice tout en finesse bouscule Patrick Préjean en serviteur de Dieu. Et Marianne du 5 avril 2006 : L’interprétation des excellents comédiens, Patrick Préjan et Claude Jade, donne à cette pièce résolument moderne, le cachet d’un grand classique. La pièce est adaptée pour la télé et est disponible en DVD chez L'Harmattan ([1])

Théâtre[]

Au théâtre, elle travaille avec des metteurs en scène comme Jean Meyer (dans 5 pièces au théâtre des Célestins à Lyon), Sacha Pitoëff, Julien Bertheau (dans Je t'aime de Sacha Guitry au Théâtre du Palais-Royal), André Barsacq, Raymond Gérôme, Jacques Mauclair, Idriss, Jacques Rampal

Récompenses[]

En 2000 elle obtient le « New Wave Award » à West Palm Beach pour son rôle Trend setting dans le cinéma international, qu'elle reçut 25 ans après le prix Orange en 1975 au Festival de Cannes ( [2]) et 30 ans après le prix Révélation de la nuit du Cinéma en décembre 1970. (Ce prix était l'équivalent du Meilleur espoir pour les jeunes comédiens avant la création des Césars par Georges Cravenne en 1974). Pour son interprétation dans Le bateau sur l'herbe elle obtient en 1971 au Brésil la Chouette d'or, qui est dans ce pays l'équivalent des Oscars ou des Césars.

En 1998 elle est nommée chevalier de la Légion d'honneur.

En 2002 Claude Jade obtient le Prix Réconnaissance des Cinéphiles à Puget-Théniers.

Baisers envolés[]

Dans son autobiographie intitulée Baisers envolés publiée en mars 2004, elle raconte ses rencontres avec Truffaut, Hitchcock, Molinaro, Brel ou Mocky. "Ce n'est finalement pas mal pour une jeune provinciale qui ne rêvait que de théâtre !", écrit-elle.

Le décès de Claude Jade[]

Après avoir souffert d'un cancer de la rétine, elle meurt le 1 décembre 2006 à l'âge de 58 ans. Elle sera incinérée au cimetière du Père-Lachaise.

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture a salué la femme qui était « l’incarnation de l’élégance, de la simplicité et du charme à la française. » Selon ses propos, elle « reste en cela un exemple pour des générations de comédiens qui gardent l’envie de croire en ce fichu métier comme elle aimait l’appeler. »

Véronique Cayla, la directrice générale du Centre national de la cinématographie: « C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la disparition de Claude Jade. Grande et belle comédienne, elle a représenté, plus particulièrement dans les films de François Truffaut, qui l'avait découverte, la grâce discrète de la jeune femme française. Aujourd'hui je rend hommage à une comédienne à la douce luminosité, à une femme, qui a toujours gardé intacte sa lucidité sur son métier et je présente mes plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. »

Jacques Rampal dit : Elle a fini sa vie sur scène… elle a fini en beauté, donnant une représentation remarquable, c'était le 8 août, c'était hier. Claude Jade n'était pas très à l'aise dans un milieu où il faut parfois jouer des coudes, a-t-il poursuivi, et elle n'était ni jalouse, ni amère.

Filmographie cinéma[]

Télévision sélective[]

  • 1965 : Le Crime de la rue de Chantilly, de Guy Jorré
  • 1967 : Prunelle, série d'Edmond Tiborowsky (diff. 1969)
  • 1968 : Les Oiseaux rares, série de Jean Dewever (diff. 1969)
  • 1968 : Allô Police, ép. Rétour à l'envoyeur (diff. 1970)
  • 1969 : Le Songe d'une nuit d'été, de Jean-Christophe Averty
  • 1970 : Mauregard, feuilleton de Claude de Givray, avec Richard Leduc
  • 1971 : Shéhérazade, de Pierre Badel, avec Pierre Michaël, Anicée Alvina
  • 1972 : Le Château perdu, de François Chatel, avec Michel Pilorgé
  • 1972 : La Mandragore, de Philippe Arnal, avec Paul Barge
  • 1974 : Malaventure ép. Monsieur seul, de Joseph Drimal, avec Michel Vitold
  • 1974 : Au théâtre ce soir: Il y a longtemps que je t'aime, de Jacques Deval, avec Jean Barney
  • 1975 : Mamie Rose, de Pierre Goutas, avec Gisèle Casadesus
  • 1975 : Les Robots pensants, de Michel Subiela, avec François Dunoyer
  • 1976 : Les Anneaux de Bicêtre, de Louis Grospierre, avec Michel Bouquet
  • 1976 : L'Internement, de Gérard Chouchan, avec Michel Creton
  • 1977 : Les amours sous la révolution, de Jean-Paul Carrère, avec Bernard Alane
  • 1977 : Claude Jade lit Madame de Sévigne, téléfilm de Jean Cornet
  • 1977 : Ulysse est revenu, de Jean Dewever, avec Maxence Mailfort
  • 1978 : Fou comme François, de Gérard Chouchan, avec Michel Creton
  • 1978 : Au théâtre ce soir: Volpone, de Jules Romains et Stephan Zweig, avec Jean Le Poulain, Francis Huster
  • 1979 : l'Île aux trente cercueils, feuilleton télévisé de Marcel Cravenne avec J.Paul Zehnacker
  • 1979 : Antenne à Francis Perrin, de Jean Kerchbron C. Jade dans les rôles de Marceline et de Camille
  • 1980 : La Grotte aux loups, de Bernard Toublanc-Michel, avec Alain Claessens
  • 1980 : Nous ne l'avons pas assez aimée, de Patrick Antoine, avec Gilles Segal
  • 1981 : Treize, de Patrick Villechaize, avec Michel Creton
  • 1981 : Au bout du chemin, de Daniel Martineau, avec Robert Benoîst
  • 1981 : Commissaire Moulin, de Jean Kerchbron ép. L'amie d'enfance, avec Yves Rénier
  • 1982 : Lise et Laura, d'Henry Helman, avec Michel Auclair, Bernard Malaterre
  • 1984 : Ma fille, mes femmes et moi, feuilleton de Pier Giuseppe Murgia, avec Gianni Morandi
  • 1984 : Une petite fille dans les tournesols, de Bernard Férie, avec Bruno Pradal
  • 1985 : Vivement Truffaut, documentaire de Claude de Givray
  • 1988 : Le Grand Secret, feuilleton télévisé de Jacques Trébouta
  • 1990 : Le Voyageur ép. Windows de René Manzor, avec David Marshall Grant
  • 1990 : Fleur bleue, feuilleton télévisé de Jean-Pierre Ronssin, avec Hélène Rames
  • 1991 : L'Éternité devant soi, de Stéphane Bertin, avec Cyril Jarousseau
  • 1992 : Au bonheur des autres, de Charles Bitsch, avec Roger Mirmont
  • 1993 : La tête en l'air, feuilleton de Marlène Bertin, avec Valérie Karsenty
  • 1993 : Eugénie Grandet, de Jean-Daniel Verhaeghe, avec Jean Carmet
  • 1994 : Navarro, ép. Sentiments mortels, avec Jean-Claude Dauphin
  • 1994 : Julie Lescaut, ép. Rumeurs, de Marion Sarrault
  • 1995 : Belle Époque, téléfilm de Gavin Millar, avec André Dussollier
  • 1995 : Porté disparu, de Jacques Richard, avec Georges Claisse
  • 1997 : Un enfant au soleil, de Gilles Béhat, avec Alicia Alonso
  • 1998 : Une femme d'honneur ép. Mémoire perdue, avec Philippe Morier-Genoud
  • 1998-2000 : Cap des Pins, série (1998-2000), avec Paul Barge
  • 2000 : Sans famille (homonymie), de Jean-Daniel Verhaeghe, avec Pierre Richard
  • 2004 : La Crim' ép. Le secret, de Dominique Guillo, avec Jean-François Garreaud
  • 2005 : Groupe flag ép. Vrai ou faux, avec Patrick Fierry, Sophie de La Rochefoucauld

Théâtre (entre autres)[]

  • 1964 : L'École des femmes de Molière (Dijon)
  • 1967 : Henri IV de Luigi Pirandello (Paris)
  • 1971 : Je t'aime de Sacha Guitry (Paris)
  • 1972 : Les Oiseaux de lune de Marcel Aymé (Paris)
  • 1974 : Il y a longtemps que je t'aime de Jacques Deval (Paris)
  • 1975 : La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux (Lyon)
  • 1977 : Port-Royal d'Henry de Montherlant (Lyon)
  • 1978 : Intermezzo de Jean Giraudoux (Lyon)
  • 1978 : Volpone de Jules Romains et de Stephan Zweig (Paris)
  • 1980 : Britannicus de Jean Racine (Lyon)
  • 1983 : Les Exilés de James Joyce (Lyon)
  • 1984 : Le Faiseur d'Honoré de Balzac (Lyon)
  • 1986 : L'Interrogatoire de Vladimir Volkoff (Paris)
  • 1988 : Regulus 93 de Catherine Decours (Nantes)
  • 1991 : Un château au Portugal de Julien Vartet (Paris)
  • 1992 : Dissident il va sans dire de Michel Vinaver (Dijon)
  • 2001 : Lorenzaccio de George Sand et Alfred de Musset (Paris)
  • 2006 : Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal (Paris)


Retrouvez tous les détails de la filmographie de Claude Jade sur sa fiche IMDB

Notes et références[]

  1. Le film Baisers volés reçut une avalanche de récompenses : Grand prix du cinéma français; prix Louis-Delluc 1969; prix Méliès; prix Fémina Belge 1969; prix de l'Académie Motion Picture Arts and Sciences; prix du British Film Institute; prix de la Hollywood Foreign Association; il fut enfin sélectionné pour représenter la France aux Oscars du cinéma en 1969.
  2. le scénario du film est tiré d'un roman de Léon Uris qui a été un livre à succès aux États-Unis à la fin des années 1960. La base de ce roman est une histoire vraie qui est restée dans l'Histoire sous l'appellation de l’« affaire des missiles de Cuba » (octobre 1962) « Topaz est tiré d'un roman d'espionnage (…) fondé sur des faits réels, qui s'étaient passés durant la guerre froide (…) engendrés par la découverte de missiles russes cachés à Cuba…" dira Claude Jade. En fait Léon Uris ne fait qu'utiliser cette affaire comme point de départ à une histoire d'espionnage conventionnelle. F. Truffaut, ami et biographe d'Hitchcock, dira « En dépit de réelles beautés éparses (…)Topaz n'est pas un bon film »
  3. Claude Jade raconte qu'en été 1965, alors qu'elle est en vacances avec ses parents, elle est contactée par son cousin Guy Jorré, réalisateur à la télévision, pour jouer dans un petit rôle, qu'elle accepta «… c'est ainsi qu'à distance, j'ai été engagée pour tourner une journée, le rôle de Mlle Lily dans Le Crime de la rue de Chantilly ». Elle n'en parlera plus jamais par la suite, car elle datera ses débuts professionnels de novembre 1966, à la signature de son premier engagement d'artiste. Ce fut sans doute pour elle une expérience, mais certainement aussi un bel amusement. (Elle a 16 ans et est alors élève au lycée et au Conservatoire de Dijon). Ce sera le seul rôle que son cousin lui offrira dans toute sa carrière. C'est aussi à la mi-novembre 1966, à la veille de tourner son premier rôle, que Mlle Claude Jorré devient Mlle Claude Jade: tout simplement en consultant un dictionnaire à la lettre "J" « C'est doux Jade, la sonorité me plaît (…) en prononçant ce nom, on est sûr qu'il s'agit d'une femme …» Désormais, Claude Jade sera son nom de comédienne pour l'éternité.
  4. Pendant le tournage de Sans famille, à Prague, Jean-Daniel Verhaeghe parla du rôle de Thérèse de Fontanin à Claude Jade pour la saga Les Thibault qu'il projetait de tourner. Le rôle ayant été rajeuni, c'est Florence Pernel de 18 ans sa cadette qui fut engagée. …"On m'a fait comprendre que j'étais "trop vieille" ou pas assez "jeune", c'est selon; bref je n'ai pas convenu"…
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