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Élise ou la vraie vie est un film franco-algérien réalisé par Michel Drach, sorti sur les écrans en 1970.

Synopsis[]

Élise vit à Bordeaux en 1957. Sur l'invitation de son frère Lucien, qui soutient l'idée d'une Algérie indépendante, Élise se rend à Paris pour lui rendre visite. Acceptant l'idée de chercher du travail dans la ville, elle est emmenée à l'usine où travaille son frère, et, dès son embauche, elle s'impose face à tous les Arabes qui n'y trouvent pas de travail. Ici, Élise est témoin de beaucoup de manifestations de racisme dont celle qui concerne son futur ami Arezki. Souffrant d'une migraine, celui-ci va voir son employeur pour lui demander un jour de congé, mais comme Bernier se laisse guider par des préjugés, il le lui refuse.

Maintenant, c'est Élise qui s'indigne de ce comportement, et comme elle éprouve de la pitié pour son collègue, elle lui offre deux cachets contre sa maladie. Appréciant ce geste d'amitié, Arezki remercie Élise non seulement en lui faisant cadeau de deux croissants, mais aussi en l'invitant à fêter son anniversaire chez lui. C'est à ce moment-là que commence à se développer un amour entre les deux personnages contraires - tandis que lui est Arabe, Élise est Française -marqué de rencontres secrètes et d'un changement constant d'endroit.

Arezki a peur d'être aperçu, parce qu'il redoute le danger que représentent les policiers. Élise est complètement déchirée en deux, car d'un côté, elle l'aime, mais de l'autre, elle renie leur relation. A la fin de l'histoire, quand elle est en train de rendre visite à son ami, la femme assiste à une autre manifestation de racisme. C'est pendant cette rafle que commence à se dérouler la séparation des deux: Elle quittera Paris et ne le reverra jamais.

Critique[]

Dans le film, comme dans le livre dont il est tiré, Michel Drach et Claire Etcherelli dressent un portrait direct et cru de la période de la guerre en Algérie, ils parlent des immigrés de la première génération et des problèmes avec lesquels ils sont confrontés dans la société française. En combinant la vie quotidienne, qui est très dure, avec une histoire d'amour, Claire Etcherelli nous révèle que la xénophobie était, dans cette période-là, omniprésente en France.

La vie des immigrés maghrébins et particulièrement algériens est bien difficile tant du point de vue matériel que moral. Ils souffrent de la pauvreté, ils vivent entassés dans des logements misérables, mais ils ressentent aussi un sentiment de solitude, loin de leur pays, loin de leur famille, rejetés par ceux qui les entourent, harcelés par les rafles policières.

Citations:Le présent, c'était la lutte pour la survie. Quelques-uns se débrouillaient bien. Mais la plus grande part, fuyant des souffrances multipliées par la guerre, cherchant à nourrir par des mandats une tribu mourant de faim, arrivaient des Hauts Plateaux, des douars kabyles reculés. Et commençait la course à l'embauche pour l'immigré ne sachant pas lire les pancartes, affolé par les bruits de la ville, sollicité à sa droite, à sa gauche, devant lui, sur les murs, partout, par les images, l'évocation érotique des affiches, des cinémas, des lumières, interpellé, vérifié, fouillé, inévitablement suspect, incapable de s'expliquer.

Le papier le plus précieux, le laissez-passer, le sauf-conduit, c'était la fiche de paye. Sans elle restait close la porte noire du fourgon. Sans elle commençait le long supplice de l'interrogatoire, des coups, et le renvoi vers le douar d'origine, en réalité centre de triage où l'on triait si bien que nombre de suspects n'en sortirent jamais.

Distribution[]

  • Marie-José Nat  : Elise
  • Mohamed Chouikh  : Arezki
  • Bernadette Lafont  : Anna
  • Jean-Pierre Bisson  : Lucien
  • Catherine Allégret  : Didi
  • Alice Reichen  : La grand-mère
  • Martine Chevalier  : La belle-soeur
  • Mustapha Chadli  : Mustapha
  • Jean-Pierre Darras  : Le commissaire
  • Albert Michel  : L'ouvrier au café
  • André Badin  : bourgeois métro

Fiche technique[]

  • Réalisation : Michel Drach
  • Scénario et dialogues : Michel Drach , Claude Lanzmann et Claire Etcherelli d'après son roman homonyme paru en 1967 (prix Femina)
  • Production : ONCIC - Office National Commerce Industrie Cinéma (Alger) Port-Royal Films
  • Producteur : Georges Casati
  • Directeur de la photographie : Claude Zidi
  • Assistant-réalisateur : Alain Corneau
  • Montage : Carlos de Los Lianos
  • Durée : 104 minutes (1h44)
  • Date de sortie : mai 1970 (festival de Cannes)


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